Ils nous racontent...
Vous avez été nombreux à vous exprimer, à raconter ce que vos familles, votre entourage ont vécu durant la période de l’Annexion. N’hésitez pas à nous adresser vos écrits et documents que nous publierons dans cette rubrique.
Patrimoine : le pressoir à bascule de Nouilly
La ville de Nouilly, à quelques kilomètres de Metz, possède un des rares pressoirs à bascule encore existants datant du XVIème siècle. Classé au patrimoine historique, il atteste du passé vigneron de la commune. La vigne à l’époque occupait 1/3 de son territoire.
En chêne massif, il est situé au centre du village. Malheureusement, on ne peut le visiter actuellement. Il doit être réhabilité prochainement.
Renseignements :
Mairie de Nouilly
Tél +33 387 767 516
mairiedenouilly@gmail.com
Crédit photo Yves MAHE
La dépêche d’Ems
La dépêche d’Ems a été un événement déterminant dans le
déclenchement de la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Cet épisode diplomatique, habilement manipulé par le chancelier prussien Otto von Bismarck, a conduit à une escalade des tensions entre la France et la Prusse.
En juillet 1870, la candidature de Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen au trône d’Espagne inquiéta la France, qui y voyait une menace d’encerclement par la dynastie des Hohenzollern. Sous la pression française, cette candidature fut retirée. Cependant, l’ambassadeur français, Vincent Benedetti, exigea du roi de Prusse, Guillaume 1er, des garanties qu’aucune candidature similaire ne serait envisagée à l’avenir.
Guillaume 1er envoya alors à Bismarck un télégramme neutre depuis Ems, résumant ces discussions. Bismarck modifia ce texte en le rendant provocateur, donnant l’impression que Guillaume 1er avait humilié l’ambassadeur français. Publiée dans la presse le 13 juillet 1870, cette version attisa les sentiments nationalistes des deux côtés.
La France, outrée par ce qu’elle percevait comme un affront, mobilisa son armée et déclara la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870.
Cette guerre, voulue et anticipée par Bismarck, permit de renforcer l’unité des États allemands sous la Prusse. L’armée prussienne,
victorieuse, infligea une défaite décisive à Napoléon III, entraînant la chute du Second Empire français. En janvier 1871, la victoire prussienne permit la proclamation de l’Empire allemand à Versailles, consacrant l’unification de l’Allemagne.
La dépêche d’Ems, par sa manipulation délibérée, joua un rôle clé dans la stratégie de Bismarck pour provoquer la France et réaliser l’unification allemande sous l’autorité prussienne, marquant ainsi un tournant majeur dans l’histoire européenne.
Pour compléter son information, lire l’ouvrage de Charles Saurel :
JUILLET 1870
Le Drame de la Dépêche d’EMS
OUBLIER JAMAIS, telle est la devise gravée sur la médaille !
La médaille commémorative de la guerre 1870-1871 est une médaille créée
par la loi du 9 novembre 1911 décernée aux combattants de la guerre de 1870-
1871 qui justifiaient de leur présence sous les drapeaux, en France ou en
Algérie, entre les mois de juillet 1870 et de février 1871 inclus.
Selon une publication du Souvenir Français, le texte de la loi est complété par
un addendum du Sénat, le 1er février 1912. Il élargit aux médecins, infirmiers,
infirmières et aumôniers ayant porté un concours effectif aux opérations de la
guerre de 1870 et qui ont soigné des blessés dans les ambulances. D’autres
catégories ont à cela été ajoutées : Pompiers, aérostiers, otages ou prisonniers,
etc.
Historique
Le nouveau généralissime Joffre, ancien vétéran de la guerre 1870, a appuyé la création de cette médaille commémorative.
Des médailles furent éditées par des associations d’anciens combattants qui firent de nombreuses versions de médailles comme la Médaille des vétérans de la guerre de 1870.
La médaille commémorative de la guerre de 1870-1871 est officielle grâce à la loi du 9 novembre 1911.
Caractéristiques
C’est une médaille en bronze, gravée par Georges Lemaire, dont l’avers représente le profil de Marianne casquée sous les traits de mademoiselle Fernande Dubois, artiste de l’Opéra-comique et le revers portant la légende « Aux défenseurs de la Patrie » et le millésime « 1870-1871 ». On en rencontre parfois des réalisations en bronze argenté.
Le ruban associe symboliquement le noir du deuil de la défaite et le vert de l’espérance du retour de l’Alsace-Lorraine à la France. Les engagés Les engagés volontaires peuvent en outre porter sur le ruban une barrette argentée.
Un village dévasté : Servigny-lès-Sainte-Barbe
Depuis la lecture des Mémoires d’un Prisonnier Français à Thorn, de notre arrière-grand-père Marie-Joseph Guétré, vous avez été nombreux à vous exprimer. Parmi ceux-ci, Bernard N. qui vient de nous envoyer ce magnifique document de son village dévasté de Servigny-lès-Sainte-Barbe après la bataille du 31 août au 2 septembre 1870.
« Ce 31 août, un soleil radieux se levant de bon matin devait encore éclairer une boucherie humaine ». décrit Marie-Joseph Guétré, à la page 93 de ses Mémoires. « Nous nous rangeâmes en bataille mais depuis cinq heures du matin jusqu’à quatre heures du soir, nous attendîmes en vain un ennemi qui ne se présenta point… A sept heures du soir, les clairons commencèrent à sonner la charge qui coûta la vie à bien des soldats français car le village de Servigny était occupé par l’ennemi qui s’y était retranché et qui mitraillait nos troupes à bout portant (charge qui coûta la vie à un de mes pays et camarade)".