Le vin de Saint-Julien : fort apprécié sur le front, en 1870 !

Le samedi 23 Juillet 1870, par une journée encore tranquille, notre arrière-grand-père Marie-Joseph Guétré, explore avec un camarade les environs du camp. « … je reviens de Saint Julien* petit village situé sous le fort de ce nom et qui est perché sur un mamelon très élevé. Aussi par la chaleur qu’il faisait avons-nous répandu une sueur abondante, cependant nous n’avons hésité un seul moment pour y arriver car nous avions hâte d’y aller afin de goûter le vin si renommé de Saint Julien. Nous y avons pris un excellent repas consistant en un plat de salade, des œufs et du beurre de chèvre, le tout arrosé de deux bouteilles de vin (du St Julien) si renommé à juste titre.

Je ne puis m’empêcher de dire que nous lui fîmes une assez triste figure lorsqu’il fit son apparition sur la table, vu qu’il nous paraissait trop clair.

Mais, lorsque nous l’eûmes goûté, nous fûmes promptement détrompés ; car, s’il n’avait pas de couleur, en retour, il avait force et bonté, principales qualités du vin et ma foi pour lui faire nos excuses nous en avalâmes une troisième bouteille.

Une promenade aux environs du village nous fit faire une bonne digestion et dissipa les vapeurs du Saint Julien qui avaient prises possession de notre cerveau… ». 

Page 27 - Extrait du livre : « Mémoires d’un Prisonnier Français à Thorn 1870 – 1871»                                                                                       

*Quand la vigne couvrait les coteaux à l’est de Metz.

« Quand on parle des vins locaux, on pense aux AOC des coteaux des rives de la Moselle. Alors que s’achèvent les vendanges, revenons au temps où l’un des plus grands vignobles du Pays messin s’étendait à l’est, de Saint-Julien-lès-Metz à Failly en passant par Metz-Vallières et Nouilly ». (Extrait Le Républicain Lorrain, 12 octobre 2017).