Joseph Charlemont, champion de boxe et combattant durant la guerre de 1870 - 1871
- Thierry Tareau
- 13 juil.
- 3 min de lecture

Combattant de la Commune de Paris, Joseph Pierre Charlemont est né à Lesdain (Nord) le 12 avril 1839.
Il rêve de grands espaces, et en 1856, à 17 ans, il s’engage dans le 2 ème régiment de zouaves caserné à Oran. Il devient un homme et ses qualités physiques se développent. Il commence à boxer. Après son retour à la vie civile, il ne trouve pas de situation qui lui convient, et en 1861, il rengage au 19 ème bataillon de chasseurs à pied. Il s’inscrit comme élève à la salle de boxe du célèbre Louis Vigneron, cité du Waux-hall. Charlemont fait de rapides progrès dans la boxe, la canne, le sabre et le bâton. Il passe au 99ème régiment de ligne qui arrive du Mexique et tient garnison à Paris. Il est maintenant professeur et sa réputation s’affermit par ses brillantes victoires. Le 1 er octobre 1869, après quatorze années de service, il rentre dans la vie civile et ouvre une salle d’armes, gymnase,
boxe, dans le 5 ème arrondissement.

Le 19 juillet 1870, le gouvernement impérial déclare la guerre à la Prusse, le 2 septembre, défaite de Sedan, reddition de Napoléon III, le 4 septembre, la République est proclamée. Charlemont est élu lieutenant de la 6ème Compagnie du 119 ème Bataillon de la Garde nationale (5 ème légion). Après le 18 mars 1871, Charlemont est élu capitaine dans sa compagnie. Le 3 avril 1871, le 119 ème Bataillon est envoyé à Châtillon, il arrive sur le plateau vers cinq heures du matin, les fédérés sont accueillis par une pluie d’obus. Charlemont fait abriter ses hommes dans les tranchées laissées par les Prussiens.
Aidé par plusieurs courageuses cantinières qui donnent l’exemple avec le plus grand dévouement, notre vaillant champion rétablit l’ordre dans les rangs des combattants. Le 16 avril, Charlemont reçoit l’ordre de se porter sur Asnières avec son bataillon. Le 30 avril, le bataillon est envoyé à Issy, le fort venant d’être momentanément évacué. Le 8 mai, le fort d’Issy n’est plus tenable et doit être abandonné.
Le 9 mai, au petit jour, c’est le retour sur Paris. Après le fort d’Issy, les forts de Vanves et de
Montrouge doivent être évacués.
Le 30 mai, Charlemont quitte son refuge. Muni du passeport d’un camarade, il réussit à passer en Belgique, le 2 juin 1871, il est à Bruxelles. Il est engagé comme boxeur pour la kermesse. Celle-ci terminée, il ne trouve plus d’autres engagements, il est encore très peu connu à Bruxelles. Il souffre de la faim, de la misère. Malgré tous les dangers, il décide de revenir à Paris.
Pour la seconde fois, Charlemont reprend le chemin de Bruxelles. Avec sa femme et son fils, ils arrivent en Belgique le 5 mai 1872. Il ouvre une salle d’armes où il enseigne l’escrime, la boxe et la gymnastique. Sa renommée de professeur de boxe s’étend dans toute la Belgique. Il prend part à de nombreux combats et épreuves sportives. Avec son fils, il a fondé la société des boxeurs français.
Le 10 mai 1879, il donne une grande séance d’adieu à Bruxelles. Toute la presse belge salue son départ et retrace sa carrière de boxeur avec enthousiasme.
A Paris et en province, il participera encore à plusieurs combats de boxe française et anglaise. La perfection de sa technique et la qualité de son enseignement lui assurent un grand succès.
Marcel Cerf
Extrait du site : Les Amies et Amis de la Commune de Paris 1871



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